Le Dundee Lorette

Voilier traditionnel de la mer du Nord, construit dans les années 30, le dundee Lorette est le seul de son type encore existant. L'association des Amis du dundee Lorette a entrepris sa restauration complète avec l’ambition de faire renaviguer ce bateau, héritier des traditions maritimes de la Côte d'Opale.

Son histoire

Construit en 1934 au chantier Hillebrandt d'Ostende pour un patron pêcheur de Grand-Fort-Philippe, le dundee Lorette est destiné à la pêche sur les bancs de sable des Flandres. Durant 30 ans, il est armé pour le chalutage à la crevette, la pêche au poisson plat mais aussi pour les campagnes de pêche au hareng en Manche et en Mer du Nord....

Au début de la Seconde Guerre mondiale, Lorette, toujours en activité, est mitraillée par la Luftwaffe devant Dunkerque, le bateau coule. Renfloué et rentré à Gravelines, il est réparé à la hâte avec des moyens de fortune. Quand l'occupant autorise à nouveau la pêche côtière en 1942, le dundee est réarmé et pêche sous le contrôle des autorités allemandes. A la Libération, un nouveau moteur est installé et le bateau reprend du service.

L'été, il pêche la crevette sur le banc de Harwich face à l'Angleterre ; au printemps et en automne, la crevette grise et la sole avec un filet à perche sur les bancs de Flandres. L'hiver, il fait le chalutage « en boeufs » (à deux bateaux écartés de 50m pour un chalut). A la fin des années 1960, il est réformé au profit d'un bateau à moteur de nouvelle génération. Désarmé, le dundee est ensuite abandonné dans la vase de l'estuaire de l'Aa parmi des dizaines d'autres voiliers de travail traditionnels.
Il s'en est fallu de peu qu'aucune trace de ce très bel élément du patrimoine maritime régional ne subsiste. Mais, au début des années 1970, la finesse des formes de sa remarquable coque de voilier attire l'attention d'un plaisancier belge, amateur de bateaux traditionnels, à la recherche d'un navire à remettre en état. Les propriétaires successifs de Lorette entreprennent tour à tour d'importants travaux. Converti à la plaisance dans le plus strict respect de son histoire et de sa vocation initiale, Lorette a conservé l'authenticité de sa silhouette de dundee traditionnel de la mer du Nord.

Son retour sur la côte d’Opale

En 2008, après 30 ans de navigation à la plaisance, Lorette donne des signes de fatigue. En accord avec son propriétaire, la FRCPM organise son retour sur la côte d’Opale et son accueil dans son chantier naval de Calais.
L’association des Amis du dundee Lorette est créée en 2013 ; son projet est de restaurer le bateau pour lui donner une nouvelle vie et développer de nouvelles activités.

En 2015, le bateau traditionnel est racheté et ramené sous pavillon français. Lorette est aujourd'hui le plus ancien bateau de travail de la région et le dernier exemple de ces voiliers de pêche utilisés autrefois, en nombre, depuis les ports de la côte d'Opale. Construit en 1934, le dundee a gardé une carène de voilier héritière de la tradition des chantiers régionaux.
Sa restauration au chantier naval de Calais selon les techniques de la construction navale traditionnelle, a pour ambition de garantir son authenticité, mais aussi de préserver et transmettre les savoir-faire liés à sa construction. Restaurer Lorette c'est lui redonner sa place dans le patrimoine maritime français en tant que représentant de la côte d'Opale. C'est aussi doter la région Hauts de France d’un bateau traditionnel qui contribuera à l’attractivité touristique et culturelle du territoire.

Les travaux de restauration

Grâce au soutien financier de la Ville de Calais et du Parc Naturel Marin des Estuaires Picards et de la Mer d’Opale, sa restauration débute en 2017 au chantier naval de la FRCPM à Calais, les bénévoles des Amis du dundee Lorette sont assistés par les charpentiers professionnels de la FRCPM.

Au printemps 2018, la quille est changée, une nouvelle pièce de quille est posée s'ajustant parfaitement à la charpente transversale du bateau.

Après la pose de la quille, la réfection de la charpente axiale se poursuit avec le changement du brion, pièce massive assemblant la quille à l’étrave à l'avant du navire, la fabrication et la pose d'un nouvel étambot, le remplacement des massifs étambots et des allonges de voûte, pour se terminer par le changement de l'étrave en novembre 2019.

Les bénévoles de l’association des Amis du dundee Lorette et l’équipe du chantier naval entament ensuite une nouvelle phase du chantier de renaissance du dundee : la restauration de sa charpente transversale. Après la réalisation d'un plan de formes, les 31 membrures qui composent la charpente transversale du dundee vont être remplacées ou renforcées. Depuis 2022, ces travaux bénéficient du soutien du Fonds d'Intervention Maritime.