Lady Hamilton : Une vie romanesque au cœur de l’Histoire

La vie et la mort de Lady Hamilton

Emma Lyon, future Lady Hamilton, naît en 1765 dans une famille modeste du Cheshire, en Angleterre. Fille d’un forgeron, elle grandit dans la pauvreté, mais son esprit vif et sa beauté éclatante la font rapidement remarquer. Adolescente, elle devient domestique à Londres, puis modèle pour des peintres et artistes, notamment George Romney, qui fera d’elle sa muse principale. Ses portraits — aux poses gracieuses, presque théâtrales — commencent à la rendre célèbre dans les cercles artistiques londoniens.

Son destin bascule lorsqu’elle devient la maîtresse de Charles Greville, aristocrate raffiné, qui la confie ensuite à son oncle, Sir William Hamilton, ambassadeur britannique à Naples. William, veuf, érudit passionné d’art et de volcanologie, tombe sous le charme d’Emma. Il l’épouse en 1791, faisant d’elle Lady Hamilton. C’est un mariage surprenant pour l’époque : une ancienne servante devenue l’épouse d’un diplomate respecté.

À Naples, Lady Hamilton brille. Elle invente les « attitudes », sortes de tableaux vivants où, drapée dans des voiles, elle incarne des figures mythologiques ou historiques, fascinant les visiteurs européens. Son salon devient un centre d’attraction pour voyageurs, diplomates et artistes. Elle se lie d’amitié avec la reine de Naples, Marie-Caroline, sœur de Marie-Antoinette, et joue un rôle discret mais important dans la diplomatie britannique.

C’est là qu’elle rencontre, en 1793 puis plus durablement en 1798, l’amiral Horatio Nelson, auréolé de gloire après la bataille du Nil. Entre eux naît une passion flamboyante, qui va marquer l’histoire. Malgré le mariage d’Emma et la propre union de Nelson, ils vivent leur amour au grand jour, suscitant scandale et fascination. Leur liaison devient l’un des plus célèbres romans d’amour du monde britannique. En 1801, Emma donne naissance à leur fille, Horatia.

La rencontre avec l’amiral Nelson
L’un des épisodes les plus célèbres de sa vie reste son histoire passionnée avec l’amiral Horatio Nelson, héros de Trafalgar. Leur relation, à la fois scandaleuse et admirée, fit couler beaucoup d’encre. Ensemble, ils devinrent un couple mythique, symbole d’amour et de gloire.

L’art des Attitudes À Naples, où elle vécut aux côtés de son mari Sir William Hamilton, ambassadeur britannique, Emma inventa les célèbres Attitudes : une forme de performance artistique où, à travers des poses inspirées de l’Antiquité, elle incarnait des héroïnes mythologiques.
Ces représentations impressionnèrent peintres, sculpteurs et voyageurs du Grand Tour, et contribuèrent à faire d’elle une véritable icône de son temps.

La mort de Lady Hamilton

21 octobre 1805. Date fatidique qui sonna la mort de Nelson durant la bataille navale de Trafalgar et le début de la déchéance d’Emma.

Brisée de douleur, elle ne put assister aux obsèques d’Horatio dont l’épouse évincée tenait sa revanche.

Contrairement à la volonté de Nelson, son frère refusa de s’occuper d’Emma qu’il abandonna à son sort.

Lady Hamilton épuise rapidement l'héritage de sir Hamilton, elle se retrouve fortement endettée . Elle demanda du secours à la reine Marie-Caroline de Naples dont elle avait été une grande amie et qu'Horatio avait sauvée. Demande restée sans réponse.

Il ne resta bientôt plus rien de la petite pension que lui avait laissé sir Hamilton dont le neveu, Greville, avait hérité la fortune. Les dettes s’accumulèrent et elle connut même l’emprisonnement à ce titre.

Pour fuir ses créanciers, elle partit pour la France et s’installa avec Horatia dans le meilleur hôtel de Calais. Elle se mit à boire, puis, ses ressources s’amenuisant, elle échoua dans une ferme des environs de la ville.

Elle mourut dans la misère le 15 janvier 1815, à Calais. Une plaque est apposée sur l'emplacement de la maison où elle s'éteignit. ("Près de cet endroit/Dans la rue Française/Emma/Lady Hamilton mourut le 15 janvier 1815").

Morte d’une dysenterie amibienne contractée à Naples soit d’une fluxion de poitrine. Quelle que soit la maladie, elle la mena sur son lit de mort au-dessus duquel était accroché le portrait de Nelson en grande tenue.

Un cousin inconnu – Henry Cadogan – qui apparaissait pour la première et la dernière fois dans l’histoire de lady Hamilton, régla les frais d'obsèques : la veillée, la mise en bière, un cercueil en chêne, les prêtres, les bougies et l’enterrement.

Emma fut inhumée dans le petit cimetière de Calais. Une simple croix de bois sur laquelle on avait gravé ces simples mots : « Emma Hamilton, amie de l’Angleterre ». On remplaça cette croix par une pierre tombale qui, déjà en 1833, était décrite dans le Guide de Calais comme : « à demi écroulée et ne présentant plus qu’une inscription tronquée et presque indéchiffrable ».

Lors de la désaffection du cimetière, les restes d’une des plus femmes de son temps disparurent peut-être dans l’ossuaire du nouveau cimetière nord.

La sépulture d'Emma qui ne préoccupa personne a certes disparu depuis très longtemps mais pas son souvenir qui hante encore les mémoires au travers de nombreux ouvrages et films.

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