Des teintes rouges et ambrées, toxiques l'attirent comme la lumière captive les insectes, et c'est la mort qui l'approchera, le plongera dans le noir du coma ; Quand la lumière blanche inonde de nouveau ses pupilles, reste une large cicatrice, mais il renaît à la couleur, s'imagine une autre vie apaisée, baignée de musique classique, ourlée de dessins, sentant bon la peinture, réchauffée au feu de l'amour.
Chaussé de ses petites lunettes cerclées d'acier gris, il n'a plus de temps à perdre, son crayon court sur le papier ou la toile jusque tard dans le bleu nuit, puis penché sur son œuvre, baignant dans la musique, méticuleusement il remplit les formes de toutes les couleurs de l'arc en ciel; Les souvenirs, les obsessions, les symboles surgissent et s'entremêlent, parsemés de signes ésotériques ou religieux. Parfois les formes se délitent avec les « informels », spontanés , brutaux ; les émotions remontent des tréfonds de son âme, librement, bouillonnantes jusqu'à l'abstraction colorée.
Curieux du monde, tel un chasseur de papillon, immobile, il capture les couleurs sur la toile virtuelle pour alimenter son musée imaginaire, empli de photos de fleurs, paysages, tableaux, animaux, et ouvrages d'art en tous genres.
Ses yeux voyagent vers le bleu-vert de la Bretagne ou les teintes crues méditerranéennes, puis son esprit vagabonde entre souvenirs et imaginaire, fantasmes et obsessions, créant ses propres mythes et symboles totémiques.
Raymond Géneau trace un chemin multicolore, bordé de visages énigmatiques qui nous conduit aux questions existentielles qu'il se pose et qui sont les nôtres.
Christian Evrard 28/08/2014