Le Phare de Walde : un gardien de fer au cœur des sables

Situé sur la Côte d'Opale, au large de la plage des Hemmes de Marck, entre Calais et Dunkerque, se dresse une silhouette insolite qui intrigue les promeneurs et fascine les passionnés de patrimoine maritime : le phare de Walde. Construit en 1859, il témoigne d’une époque où l’ingénierie osait défier la mer et les éléments.

Le phare de Walde est classé monument historique depuis le 7 juillet 2022.

Le Phare de Walde est allumé pour la première fois le 15 décembre 1859. À partir de 1897, le phare est automatisé pour réduire les coûts. Dès l'or, plus aucun gardien n'y sera affecté. En 1986, le phare est déclassé en feu. La lanterne est démontée et remplacée par un signal, alimenté par des panneaux solaires.

Il est un des tout dernier d'Europe. Il est "perdu" sur la plage entre Gravelines et Calais, à 3 milles à l'Est du phare de Calais. N'étant plus utile pour la navigation, il a été éteint le 4 juillet 2001.

Néanmoins, il reste un point important sur les cartes, car il matérialise la limite entre la Manche et la Mer du Nord, délimitée par les points suivants : Point terrestre britannique : South Foreland (au nord de Douvres) : 51°08'25" N et 1°22'16" E Point terrestre français : Phare de Walde (au nord de Calais) : 50°59'40" N et 1°54'55"E.

Une prouesse technique du XIXᵉ siècle

Le phare repose sur une structure métallique à pieux vissés dans le sable marin, selon la technique mise au point par l’ingénieur irlandais Alexander Mitchell. Haut d’environ 18 mètres, il était équipé d’une lanterne dont le foyer lumineux se situait à 11 mètres au-dessus du plus haut niveau de mer. Sa mission était essentielle : signaler aux navigateurs la limite entre la Manche et la mer du Nord, tout en sécurisant une zone maritime complexe faite de bancs de sable et de courants puissants.

Ce feu est unique en France par sa conception originale d'origines anglaise. Il présente la particularité d'être soutenu par une structure métallique composée de six pieux en fer et un pieu central vissé dans le sable sur plus de 5 m, soutenant une plate-forme avec un habitacle surmonté d'une lanterne aujourd'hui détruits.

De couleur blanche fonctionnant à l'huile, elle fut alimentée ensuite au propane. En 1953 suite à une explosion de gaz, elle fut détruite. Démontée en 1986, elle se trouve aujourd'hui dans le hall de la capitainerie du port de Boulogne-sur-Mer. Elle fut remplacée quelques années par une faible lueur (10 Watt !) alimentée par panneaux solaires.
Aujourd'hui, le phare est toujours debout et il reste l'un des derniers phares métalliques en mer de France. À marée basse, le banc de sable qui le supporte héberge de petites colonies de phoques et quantité d'oiseaux marins. On peut aussi observer aux alentours plusieurs épaves de bateaux. Il est indispensable de tenir compte des marées et de la vitesse du retour de l'eau pour qui veut s'approcher du phare de Walde.

Un phare désaffecté, mais pas oublié

Éteint depuis 2001, le phare de Walde n’éclaire plus les marins mais continue d’attirer le regard depuis la plage. Sa lanterne, aujourd’hui démontée et préservée ailleurs, rappelle son passé lumineux. En 2022, il a été inscrit aux Monuments historiques, reconnaissance officielle de sa valeur patrimoniale. Ce statut marque une étape importante dans les efforts de sauvegarde menés par les associations locales et les amoureux du littoral.

Un site fragile et vivant

Situé sur un banc de sable découvert à marée basse, le phare se visite uniquement lors des grandes marées, à pied, dans un paysage spectaculaire. Mais ce territoire est aussi un espace naturel sensible : il accueille régulièrement des colonies de phoques veaux-marins et des oiseaux migrateurs. La préservation du site doit donc concilier patrimoine maritime et protection de la biodiversité.

Un avenir incertain, une mémoire à préserver

Exposé aux vents, aux tempêtes et à la corrosion, le phare de Walde est aujourd’hui en péril. Sa restauration représente un défi considérable, à la fois technique et financier. Pourtant, nombreux sont ceux qui espèrent voir ce monument unique retrouver une nouvelle vie, non plus comme outil de navigation, mais comme symbole d’identité et de mémoire maritime pour la région.